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22 janvier 2009 4 22 /01 /janvier /2009 21:39

De nos amis Grouchos : http://www.grouchos.org/090106sifflet.htm


Dakar : ça commence bien !


La sécurité du « Dakar » est paraît-il désormais assurée. L’année dernière, en raison de l’assassinat de quatre touristes perpétré par des islamistes (tendance Al-Qaïda), l’État français a mis fin à l’épreuve. Ce n’était que provisoire puisqu’en février 2008 l’entreprise ASO qui organise ce type d’« événement » sportif, annonçait qu’il était déplacée dans une autre région du monde : en Argentine et au Chili. On l’aura compris, la sécurité qui prime selon ASO n’est que celle du dispositif : le matériel technique avant tout (engins motorisés et aériens, appareils de retransmission télévisuelle).

« Le Dakar a fait ses deux premiers blessés parmi les spectateurs, venus en masse (sic) suivre le célèbre rallye-raid. Vendredi [le 2 janvier 2009], c’est une femme qui a été renversée par un équipage argentin lors de la parade des concurrents à Buenos Aires. Hier [samedi] c’est un petit garçon de 8 ans qui a eu une jambe cassée et une blessure à la tête après avoir été fauché par un camion Mitsubishi, sorti de la route à Saladillo. Tous les deux ont été hospitalisés pour des blessures légères » (Le Journal du Dimanche, 4 janvier 2009, p. 25). Doit-on juger qu’une jambe cassée est une blessure légère ? Que la percussion des corps par des bolides n’est que le fruit du hasard quand on sait que depuis 1979, le Dakar a fait 50 morts ?

Les concurrents payent eux-mêmes un prix élevé pour leur passion puisque deux accidents ont déjà eu lieu pour cette édition 2009 : un coma après une chute et une évacuation par hélicoptère. En ce qui concerne la morbidité et les traumatismes physiques, la continuité est désormais assurée. Mais le mépris et l’arrogance ne sont pas non plus en reste. Et ce d’autant plus que le Dakar risque de s’installer tous les ans dans cette région du monde. Comme en Afrique, l’Amérique du Sud est prise pour un terrain de « jeu » pour riches : il s’agit d’un raid néo-colonialiste qui saccage le paysage et pollue la nature (la faune et la flore). Le mépris s’affiche aussi envers les peuples indiens des contreforts andins qui sont en lutte pour la survie de leurs communautés traditionnelles. Ils entretiennent un rapport sacré à leurs terres : cette caravane de la mort qui passe par le nord de l’Argentine puis par le désert de l’Atacama au Chili ne peut qu’être une offense à leurs égards.

Et le Dakar est toujours une débauche de moyens (humains, financiers, techno-scientifiques) pour une course absurde. Cette profusion doit être mise en rapport avec les conséquences sociales de l’application du « consensus de washington » c’est-à-dire cet accord qui fut adopté en 1990 entre le gouvernement américain, le FMI (Fond Monétaire International) et la banque mondiale. Accord qui définissait le modèle d’Etat et de politique économique applicable à l’Amérique du sud. C’est carlos Menem qui se chargea de cette application pour ce qui concerne l’Argentine. Alors que de ce fait, des enfants du nord meurent parfois de malnutrition, révélant une carence du système de santé et d’éducation, l’opulence ostentatoire de cette course est une véritable provocation. La délocalisation du Dakar ne change pas la nature de cette compétition sportive : peut importe le lieu pourvu que le rêve d’aventure soit au rendez-vous. Mais cette fantaisie dont la publicité envahit les écrans chaque début d’année, n’est que factice : reproduite industriellement, elle n’est là que pour sublimer de manière répressive les frustrations quotidiennes. Il ne s’agit que d’images d’aventures et de paysages de rêve. L’adhésion à ces images et à leurs croyances doit être une évidence selon les organisateurs : quand est-ce que cette autre provocation connaîtra son point-limite ? A ce propos, on se souviendra qu’il y a maintenant sept ans, le 20 décembre 2001, le peuple argentin retrouva sa dignité en s’insurgeant contre l’injustice qui lui était faite…

La trentième édition du Dakar démontre l’érection d’un bloc capitaliste par delà la frontière du Chili et de l’Argentine. Un bloc qui préfigure les futures voies du flux intensif de marchandises dans cette région. Le désert de l’Atacama n’a pas encore recelé tout son potentiel marchand avec ses mines de cuivre. De même l’axe Valparaiso-Mendoza qui donne accès à l’océan pacifique reste encore à exploiter pour faire de cette région du cône de l’Amérique du sud un pôle capitaliste. Ainsi la fonction de l’institution sportive dans l’horizon néo-moderne est de constituer une avant-garde du capital : elle n’est pas seulement un produit passif de la mondialisation néo-libérale. Dans le même temps, et face aux résistances à la destruction des acquis sociaux ou des communautés traditionnelles qui ne manquent pas de se manifester ici ou là, le sport fait corps avec les nouvelles formes de domination. Le Dakar est en phase avec les nouvelles réalités de la société néo-moderne du XXIème siècle. Il véhicule le message de la prédation et c’est pour cela qu’il reste une saloperie motorisée.


Que se vayan todos !

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17 décembre 2008 3 17 /12 /décembre /2008 23:07
Bon, ça fait un moment que je devais vous en parler. Voici un livre très bien documenté, simple à lire et bourré d'humour. Je dirais même, jubilatoire. Voici la 4e de couverture, et plus tard, je vous mettrai des citations.
Bises anti-sportives

Z.Z

L’enjeu est simple mais grave : il s’agit de reprendre possession de son corps, de le sauver de l’embrigadement sportif et de son modèle industriel. Vanté par toutes sortes d'experts, le sport est devenu un fléau qui brise les corps. Ceux des champions ou pourquoi pas des enfants. Il corrompt et bêtifie le reste. Car rien ne pousse sur le chiendent des pelouses synthétiques. Avec Pierre de Coubertin, il prétendait "rebronzer une jeunesse veule et confinée", dans une ferveur quasi religieuse. Avec ses successeurs, le sport occupe désormais tous les instants et tous les lieux. Son idéologie tient en quelques slogans d'un vide parfait. Sa ruse et sa force servent un but unique et définitif, devenir le spectacle absolu, une compétition désertée de toute signification, mais toujours chargée de violence.


Le goût du sang

Tout ce que le sport veut, avec la ferveur indifférente d'un bacille, c'est se développer. S'il flirte avec tous les autoritarismes, c'est qu'il partage avec eux une prédilection pour l'ordre et le paternalisme. Il prospère aussi avec le capitalisme, distrait avec la télévision, promet avec les louveteaux. Il excite les obsédés, rassure les pudibonds.

Il est imbattable.


Gustav Caroll dénonce dans le sport l'un de nos pires tyrans. Mais un homme seul face une majesté aussi puissante, se doit d'agir avec prudence. Il ne sera donc pas révélé si Caroll est anthropologue ou borgne ou viennois. Ses sources, en revanche, sont citées et leur rapprochement sera jugé soit inquiétant soit comique, selon la propre philosophie du lecteur.

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5 décembre 2008 5 05 /12 /décembre /2008 16:25
Stoppons le Paris-Dakar
Le Dakar, c’est ringard. 30 ans , ça suffit !

Annulé à la suite des événements dramatiques de fin 2007 sur le territoire mauritanien, le Dakar 2008 aurait dû célébrer la trentième édition du plus grand rallye au monde. Confronté à une situation géopolitique africaine qui avait progressivement rogné l’espace vital de l’épreuve, l’organisateur Amaury Sport Organisation (ASO) a décidé de déplacer l’édition 2009 sur le territoire sud-américain. Le départ et l’arrivée s’effectueront sur Buenos Aires, et le parcours de 9000 km comptera 6000 km de spéciales à travers l’Argentine et le Chili, via le désert d’Atacama.

Sauvons l’Atacama
Situé à plus de 4000 m d’altitude, le désert Atacama est très vulnérable. Avec moins de 100 mm de pluie par an, c’est un désert hyper aride, où la croissance des plantes est extrêmement lente et où l’existence même de la vie est un défi permanent. Dans ce contexte, la subsistance des populations locales est rendue particulièrement difficile et faire courir une telle épreuve dans l’Atacama serait simplement inapproprié. Sans même parler des risques de destruction inéluctable de nombreux sites archéologiques, dont certains datent de 12 000 ans.

Pourquoi il faut arrêter le Dakar !
À l’heure où tous les pays du monde tentent de s’entendre sur les accords de Kyoto, les pays industrialisés se doivent de transmettre un autre message que celui d’une débauche de moyens, qui s’apparente de plus en plus à un gâchis inadmissible. Refuser le Dakar 2009, c’est crier haut et fort que le rallye ne correspond plus aux réalités du XXIe siècle et à l’image que nous souhaitons transmettre des sociétés occidentales. Refuser le Dakar, c’est défendre des valeurs humaines et environnementales dans lesquelles doivent désormais s’inscrire nos modes de vie.

Les rédactions de Trek magazine et de Montagnes magazine


Signez la pétition « Non au Dakar 2009 ».
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15 octobre 2008 3 15 /10 /octobre /2008 15:36
Dernier tour de terrain pour les condamnés à mort.


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14 septembre 2008 7 14 /09 /septembre /2008 18:04
Oh grand Totem,
Oh puissant symbole !
Allume notre joie avec ta télécommande.
Pour être comme tout le monde en ton royaume
nous voulons croire en ton Grand Jeu Multinationaliste


S’il te plaît, fais de nous tes marchandises – Oh Oui - Oh Oui !
Nous voulons être achetés et vendus, utilisés et abusés
Toujours plus, empli nos têtes de tes excrétions bonimenteuses
Fais nous oublier nos actions et nos inactions honteuses
donne un sens à notre vie avec tes distractions joyeuses

Du pain , des jeux et des femmes font notre bonheur !
Nous voulons que tes gros ballons comblent nos désirs
En retour, laisse nous, pauvres fidèles,
t'offrir l’argent et la part de cerveau qui te reviennent - Oh Oui - Oh Oui !

Maintenant amenons les 40 000 prostituées dans le stade !
En cadeau, sacrifions ces quelques femmes à ton bon plaisir,
Oh divin Phallus !
Ainsi nous pourrons être heureux, nous reproduire
et accroître ta gloire - Oh Oui - Oh Oui !

Oh grand Winner !
Nous promettons d’adorer les gagnants tels des dieux
et de mépriser les perdants tels des gueux.
Oh phallus global, nous implorons ta bénédiction par derrière
Et vociférons ton triomphe en ce monde et au delà ! Amen


http://www.brigadeclowns.org/index.php?title=CoupeDuMondeDeFootre
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2 septembre 2008 2 02 /09 /septembre /2008 16:47
Il paraît que certaines personnes persiflent que le dopage fait des ravages sur le corps des athlètes chargés.
Mensonge !

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19 juillet 2008 6 19 /07 /juillet /2008 09:05
Imaginez tous les êtres humains de la planète courant les uns contre les autres. Tout le monde ayant intégré l'idéologie de la compétition, le "struggle for life", il reste à faire ses preuves. Cours et gagne ou meurs. Voilà le "rêve" que Nike est en passe de concrétiser.

Voici enfin l'idéal de vie où l'on déclanche son chronomètre dès le départ. ( "Pour exploiter la rivalité inhérente au jeu, le sport se sert du temps. Quand apparaît un chronomètre, il est déjà trop tard", Gustav Caroll, "Contre le sport" p 72 - je reparlerai de cet excellent bouquin plus tard -) Cours Forest, cours. Nous n'avons pas le temps, jamais le temps de profiter de la vie, de contempler la ville, la campagne, les êtres vivants autour de nous. "J'avais acheté un vélo avec un compteur kilométrique ; du coup, moi qui habite une des plus belles régions de Suisse, au bord du Léman, j'avais les yeux braqués sur le compteur ignorant le lac et les montagnes ; depuis que j'en ai pris conscience, j'essaie d'être le plus lent possible, d'apprécier."  (
Alexandre Jollien)

L'idée que nous fait avaler ce genre d'épreuve est la suivante : puisque l'humanité entière est sur le point de m'écraser la gueule, il faut lutter, il faut courir, les "niker" avant
qu'ils me "nikent".

Une intelligence de spermatozoïde. A lire.

Courir, courir, courir, courir, courir, courir,
Tenir, tenir, tenir, tenir, tenir, tenir,
Ceux qu'ont la rage de vivre, il n'y a qu'ceux-là qui tiennent
Maint'nant on n'se bat plus, oh ce n'est plus la peine,
Les mecs tombent un à un, morts avant d'toucher l'sol,
Exténués, épuisés, vidés, rincés, ras l'bol.
C'est bon d'se laisser choir, dormir comme les noyés
Mais ceux qui s'laissent tomber, c'est pour l'éternité.

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16 juillet 2008 3 16 /07 /juillet /2008 23:44
C'est pas moi qui le dit, c'est un ancien athlète né pour être patron ultra-libéral.
Bernard Hinault :


Pour moi, un athlète, c'est un tueur. Il ne peut pas avoir de pitié pour ses adversaires, qui sont des moutons faits pour être bouffés.
[...]
Sinon, j'aurais proposé un salaire au mérite, avec une grille de prix en fonction des résultats, au prorata des efforts. Ainsi, j'aurais été certain de ne pas payer pour rien, parce que l'argent, il faut aller le chercher, on ne le donne pas comme ça.

http://www.01men.com/article/385603.html

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16 juillet 2008 3 16 /07 /juillet /2008 22:18

Victoire de la sélection espagnole, défaite de l’Espagne

(rebelion, 03.07.08) Guillermo Sánchez Vicente.

 

L’équipe espagnole de football a gagne une chose appelée “Eurocopa”. Les

rares Espagnols qui aiment vraiment le foot ont profité du match, les autres du résultat. […] Ainsi,

les masses déchaînées ont pu occuper les rues du pays et faire tout ce qu’un citoyen ordinaire ne se

permettrait pas de faire à un autre moment: klaxonner tard la nuit, donner l’accolade à des

inconnus, crier jusqu’à s’enrouer, se saouler publiquement et impudiquement, secouer des voitures

qui roulent sur la chaussée […] Tout pour un résultat qui ne va rien modifier aux vies réelles de

presque personne, mais qui octroie la dose suffisante de narcotique pour continuer à être aliénés

(Pain et football: le refuge de l’illusion). Le solde de la “victoire”: à Madrid, une bataille rangée

de fêtards à coup de bouteilles contre la police (cinquante deux arrestations), une augmentation de

presque 100 % des appels d’urgence, des agressions, des accidents de la circulation, des incendies

et des intoxications éthyliques, au moins cinquante blessés, plus de 43.300 kilos d’ordure

(demandant le double d’employés du nettoyage que ce qui avait été stipulé), un autobus et ses

passagers caillassés, des jeunes cassant les rétroviseurs des véhicules circulant tard la nuit … En

Catalogne, plus de 80 incendies de conteneurs d’ordure et quatorze arrestations. […] Ce qui est

préoccupant est que cela implique une inversion brutale des valeurs que nous prônons le plus et

appliquons le moins. La solidarité, le respect, le civisme, le cosmopolitisme… sont remplacés par le

patriotisme vulgaire, ethniciste et identitaire (après on déblatère contre les nationalismes

exclusifs!), par le fanatisme tribal, l’idolâtrie des multimillonaires (dont l’apothéose arrive lorsque

le “peuple” reçoit les joueurs), le refus de l’équipe (et du pays) adversaire, le mépris contre celui

qui ose affirmer qu’il aurait désiré la défaite de l’équipe de son pays […]

 

 

 

 

            Kaos en la red (01.07.08) rajoute une information, la retransmission « insistante, vulgaire et ultra nationaliste » en directe des festivités. Et le lendemain, sur une radio FM, une speakrine, « exultante et toute joyeuse commentait que la fête jusqu’au petit matin n’avait pas occasionné d’incidents, sauf un “putain de blessé ("herido de mierda”) qui gâchait la soirée. Tout à fait exact puisque le blessé mourut en tombant par terre. Un bon exemple d’aliénation chauvine, chez une
professionnelle de la communication. On constate (la consommation en moins) un schéma de manipulation identique sous le franquisme, la saison de foot étant suivi de celle de la corrida. Le pain et cirque du dictateur Jules César étant devenu pain, supermarché et foot (ou baseball et basket, ou foot et samba, suivant les pays).

 

Source : http://www.fondation-besnard.org/article.php3?id_article=671

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11 juillet 2008 5 11 /07 /juillet /2008 15:24

Le tour de la pacotille publicitaire et des laboratoires pharmaceutiques est parti. En 1924, déjà, Albert Londres raconte la souffrance des "forçats de la route" (l'expression est de lui). Le sport, c'est le bagne, même si les forçats d'aujourd'hui sont mieux payés.

Merci à José Posada.


Tour de France, tour de souffrance, Albert Londres 1924. Ed. Le serpent à plume, 2006


«Vous n'avez pas idée de ce qu'est le Tour de France, dit Henri, c'est un calvaire. Et encore, le chemin de croix n'avait que quatorze stations, tandis que le nôtre en compte quinze. Nous souffrons du départ à l'arrivée. Voulez-vous savoir comment nous marchons? Tenez...»
De son sac, il sort une fiole:
«Ça, c'est de la cocaïne pour les yeux, ça, c'est du chloroforme pour les gencives...
- Ça, dit Ville, vidant aussi sa musette, c'est de la pommade pour me chauffer les genoux.
- Et des pilules? Voulez-vous voir des pilules? Tenez, voilà des pilules.»
Ils en sortent trois boîtes chacun.
«Bref, dit Francis, nous marchons à la ``dynamite''.»



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Présentation

  • : Le blog de Zinedine Z.
  • : Ce blog prétend déjouer l'hypocrisie du discours dominant sur le sport. Le sport est une emprise sur l'activité physique, une clôture pour la rentabiliser. Il tient le corps dans sa poigne de fer. Il enferme ses jeux, ses efforts, dans un système de mesures, afin de classer, comparer, hiérarchiser. Il presse l'activité physique sans fin pour en exiger une plus-value perpétuelle. On ne peut pas séparer le sport de la logique compétitive imposée aux êtres humains. A l'affrontement sportif correspond la lutte pour la survie, le "struggle for life" du capitalisme.
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