lundi 12 novembre 2007, mis à jour à 07:58
Football
Un tifoso de la Lazio a été tué dimanche par un policier. Trois matchs ont dû être annulé. A Rome, 200 personnes ont attaqué une caserne de
police.
LEXPRESS.fr
12.11.07 | 22h04
ROME (Reuters) - La fédération italienne de football (FIGC) s'est prononcée lundi pour la suspension des matches de deuxième et troisième divisions prévus dimanche, après les émeutes provoquées par la mort d'un supporter de la Lazio, tué accidentellement par un policier.
Déjà le 3 février 2007 :
Toutes les compétitions de football ont été suspendues sine die en Italie à la suite des émeutes qui ont éclaté vendredi lors du match Catane-Palerme, faisant un mort parmi les forces de l'ordre et une centaine de blessés. (...) Des centaines de supporters, emmenés par des individus cagoulés qui lançaient des pétards et maniaient des barres de fer, ont affronté les unités de la police anti-émeutes.
Nicolas Hourcade est sociologue à l'Ecole centrale de Lyon, où il étudie notamment le phénomène des supporters ultras. Il revient sur les incidents
qui, ce week end, ont fait un mort en Italie et déclenché des émeutes dans tous les stades de football du pays.
Le football italien souffre-t-il de cette situation?
Le football est en crise en Italie. La fréquentation des stades est en baisse, à tel point, et on ne le sait pas
assez, qu'elle est inférieure à celle de notre pays. Le football est victime de la violence des ultras, mais aussi des matches truqués, du dopage... Les Italiens sont, dans l'ensemble, très
désabusés et, donc, plutôt hostiles, en particulier aux supporters. Ce week end, toutefois, la presse et les grands médias italiens ont traité les événements de manière inhabituellement
équilibrée.
Le problème ne dépasse-t-il pas le simple cadre du football?
C'est une illusion de penser qu'on éradiquera la violence dans le football. En Grande Bretagne ou en
Allemagne, on l'a déplacée, vers des divisions inférieures ou ailleurs que dans le football. La violence, on peut la contenir, pas plus. Il faut une réflexion sociale plus large, plus globale.
Toute proportion gardée, ce qui se passe en Italie en ce moment participe du même processus que les émeutes dans nos banlieues: une répression policière perçue comme structurellement abusive,
une bavure et le sentiment qu'il y a deux poids, deux mesures.